Anton Tchékhov (1860-1904)

Anton Tchékhov (1860-1904)

Médecin des pauvres, généreux et observateur, il connaît comme auteur dramatique des débuts difficiles. Il s’affranchit de tous les artifices : pas d’intrigue, pas de thèse. Avec un ‘sous-texte’, non dit mais fascinant… il fallait Stanislavski pour comprendre cela. Dès lors, les réussites se pressent : Oncle Vania (1899), Les Trois Sœurs (1901), La Cerisaie (1904).
Vsevolod Meyerhold, le constructiviste (1874-1942)

Elève de Stanislavski dès 1895, il est du Théâtre d’Art mais fonde rapidement une troupe rivale antiréaliste. Ennemi du réalisme et du ‘revivre’, il pense que le théâtre n’a pas à imiter la vie. Il préconise un art de convention. Par convention, il ne faut pas entendre la convention routinière, non avouée, inconsciente même, mais une convention consciente, revendiquée, réfléchie : jeu de théâtre mené selon des règles admises par acteurs et spectateurs. Ainsi, Meyerhold est fasciné par les types de la Commedia dell’Arte dont le costume, le grimage, la démarche… sont fixés une fois pour toutes. Il demande à ses comédiens une discipline d’athlètes non pas affectifs (cfr. Artaud) mais capables de créer un système de signes que le public devra comprendre et qu’il déchiffrera dans la mesure où il se montrera connaisseur. On voit surgir là, pour la première fois, la notion de théâtre ‘élitaire’.

Seul l’acteur compte pour Meyerhold. Il supprime toute décoration parasite. Machines à jouer la pièce, ses dispositifs évoquent le monde du travail que le régime entend magnifier. Y évoluent des foules de comédiens gymnastes et acrobates formés par la méthode biomécanique, qui calcule les mouvements (individuels et collectifs) avec une précision mathématique. Dans des costumes souvent uniformes et qui évoquent ceux des prolétaires.

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