Le temps des auteurs

Le ‘temps des auteurs’

Au XVIe siècle débute ce que les historiens du théâtre appellent ‘le temps des auteurs’.

En effet, dès la fin du Moyen-Age, des événements importants se produisent, qui vont entraîner une mutation profonde du théâtre :

  • l’invention de l’imprimerie permet aux idées de circuler rapidement ;
  • le protestantisme (religion ajoutant la raison à la foi) apparaît ; c’est la religion de la bourgeoisie industrieuse et des intellectuels ;
  • la Renaissance et la découverte d’une civilisation enfouie, ignorée pendant tout le Moyen-Age chrétien car elle représentait le paganisme, donc le mal absolu ;
  • les grandes découvertes de terres inconnues aux richesses immenses. D’où le ‘commerce des épices et la notion, nouvelle, de ruée vers l’argent (avant, on était pauvre ou riche de père en fils, et c’était irrémédiable).

De ce fait, les comédiens, bénévoles (à peine défrayés pour la plupart) et drainant les foules devant les cathédrales, veulent à présent que leur talent, leur savoir-faire soit rétribué. Les plus motivés vont se professionnaliser.

Pour cela, il leur faut jouer :

–         dans des lieux clos (pour faire payer une entrée ; en effet, la quête sur les places publiques faisait ‘fuir’ le public au moment de donner une rétribution financière aux acteurs) ;

–         devant un public, le plus riche possible (à cause des frais) ;

–         des pièces avec le moins de rôles possibles (moins il y a de comédiens, plus la recette est importante.

Le théâtre populaire (joué pour le plus grand nombre) disparaît peu à peu pour faire place à un théâtre d’origine savante (joué pour une minorité de spectateurs qui payent). C’est la fin du théâtre ‘fête’, à dates fixes et pour tous. Et le début du théâtre quotidien réservé à ceux qui ont les moyens de payer.

Mais, c’est aussi…L’arrivée officielle de la femme au théâtre : la comédienne !  (En fait, les comédiens font jouer leurs femmes, par économie d’abord). Dans une société ‘machiste’, la comédienne devra, pendant 400 ans, se partager entre son art et la galanterie. D’où le mépris et la fascination pour les gens de théâtre, qui aboutira à leur ‘excommunication’.

C’est le début du temps des auteurs, le théâtre devient un genre littéraire où le texte est fondamental.

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