La Comédie des Masques

La Comédie des Masques

En 1545 ont lieu les premières tentatives de constitution de troupes professionnelles. Cinq ans plus tard, ces dernières sont opérationnelles, capables, plus encore que leurs homologues européennes, de jouer tout ce que le public désire : du théâtre savant à la farce. Mais c’est grâce à la farce qu’elles se font remarquer partout : en Espagne, en Allemagne et en France. A tel point que le terme Commedia dell’Arte, de général (théâtre professionnel, des hommes de l’art) en vient à désigner exclusivement le jeu masqué, improvisé, à personnages fixes, volubile et acrobatique.

Les Comédiens de l’Art jouent partout (rue, palais), en privé, comme en public. Ils sont itinérants, tournent sans cesse et ne cherchent pas à s’installer dans un lieu fixe. Ils appliquent un jeu scénique à haute tension : on entre, on sort, on se cache, on saute par les fenêtres…

Pour la Comédie des Masques, on ‘fait’ son texte, face au public, sur un thème réglé d’avance : le scénario. Il s’agit donc d’une création collective de comédiens habitués à jouer ensemble. Le scénario est l’œuvre d’un auteur (souvent un acteur de la troupe), parfaitement inconnu du public et des gens de lettres.

Les personnages joués sont des types populaires, originaires de toutes les régions d’Italie, avec leurs accents, leurs tics, leur psychologie fixée une fois pour toutes.

Les comédiens improvisateurs sont cultivés : ils possèdent en tête de multiples tirades, des répliques choc, des sentences à succès, qu’ils serviront ou non, en fonction des réactions du public. Le thème des pièces est superbement efficace dans sa simplicité.

Les comédiens portent le masque, qui complète le costume caractérisant le personnage. Il s’agit en fait d’un demi-masque en cuir, qui cache le haut des visages. On peut parler, mais non grimacer. Le jeu est reporté sur tout le corps. A noter que les femmes sont sur scène. En cela, l’Italie devance tous les pays d’Europe. Elles ne sont cependant pas masquées.

Les troupes sont composées de 9 à 15 personnes. Elles portent parfois des noms étonnants comme les Gelosi (les Jaloux) ou les Confidenti (les Confiants).

Mais le temps passant, les scénarios se compliquent et le matériel scénique s’accumule. Cela marquera, au XVIIe siècle, l’essoufflement de la comédie des masques (dont la simplicité faisait l’efficacité).

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